Il avait tiré dans la jambe d’un jeune homme à Schmit l’été dernier : lui et ses complices sont déclarés coupables

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L’affaire avait eu un certain retentissement à l’été 2024 alors que le quartier voyait les incidents violents s’enchaîner. Au final, trois hommes ont été entendus par le tribunal ce mercredi 9 juillet 2025. Ils ont tous été reconnus coupables et condamnés.

Une affaire de terrain, « de meufs ou d’argent »… Finalement, on n’en sait rien. Une fois n’est pas coutume. À Schmit, les affrontements – aussi violents qu’ils soient – se couvrent d’un mystère couvert d’une chape de plomb.

Le 24 août 2024 n’a pas fait exception quand, en début de soirée, des coups de feu retentissent dans le quartier alors même que celui-ci est secoué par des événements particulièrement violents, dont la mort de Jerson Petit-Homme, un mois plus tôt. La CRS 8 avait d’ailleurs été dépêchée sur place pour calmer les ardeurs de ces troupes rivales.

« Je le rappelle d’ores et déjà, à la fin de cette histoire, c’est lui qui se retrouve avec une balle dans la jambe ! »
Me Camille Zecchetti, avocate de la partie civile

Ce jour-ci, c’est une habitante qui alerte les enquêteurs. Dans le bref délai de déplacement, la victime s’est déjà volatilisée. Il leur faut aller frapper jusqu’à la porte des urgences de l’hôpital pour trouver enfin une victime et une piste. Dans les couloirs, ils tombent sur « Béné », qu’ils connaissent plutôt bien, pas toujours à son avantage.

Victime d’un coup de feu en août 2024

C’est une mécanique tristement récurrente quand on aborde Schmit et les stupéfiants. Les victimes d’hier sont les prévenus de demain. Et le mis en cause de ce mardi 12 novembre 2024 était une victime le 20 août 2024. Ce jour d’été, en fin de soirée, un jeune homme reçoit une balle dans la jambe. Une enquête pour tentative d’assassinat est ouverte dans la foulée. D’après plusieurs sources concordantes, celui-ci serait bel et bien Béné. S’il n’est pas formellement établi, le lien entre ce tir et le trafic de stupéfiants dans cette affaire, qui pourrait elle-même être liée à un contexte plus large d’affrontement entre bandes, semble se préciser.

« Mais je le rappelle d’ores et déjà, avertit Me Camille Zecchetti, son avocate. À la fin de cette histoire, c’est lui qui se retrouve avec une balle dans la jambe ! » Une balle issue d’un calibre 7,65 mm logée dans son genou qui vaudra à « Béné » 45 jours d’ITT, des mois de rééducation et un état toujours instable à presque un an de ces violences dont il a été victime. À dessein ? Le tireur s’applique à dire que non et que cette balle a atterri dans l’articulation de la victime par ricochet. Un argument mis à mal tout du long de cette audience du 9 juillet 2025 devant le tribunal.

« Une patate pleine tête » à l’origine des violences

Ce début de soirée du 24 août, l’été bat son plein, tout un chacun profite de cette saison estivale, Sami Bouchlaghme en premier lieu. Lui qui rentre d’une petite virée au lac avec sa bien aimée et son fidèle copain et chauffeur quand la petite bande marque un arrêt au quartier Schmit. Rapidement, Sami prend « une patate pleine tête » par « Béné », ce que ce dernier n’ira d’ailleurs pas nier devant la police.

Ce premier épisode ne marque que le début d’une succession de trois scènes qui conduiront à ces quatre coups de feu tirés rue Emile-Schmit, dont l’un a terminé sa course dans le genou de « Béné ». Forcément frustré de cette première altercation, Sami Bouchlaghme va s’en plaindre auprès de ses collègues, dont Donard Permarkaj, accessoirement un comparse dans son parcours délictuel.

Une procédure incidente

Parti se mettre au vert quelques mois, ce n’est qu’en décembre 2024 que Sami Bouchlaghme a été interpellé et que, dans le même temps, des stupéfiants et des armes ont été découverts dans son véhicule. S’il a bien été établi que ceux-ci n’étaient pas les siens, leur détention demeure illégale. Son avocat a, pour ceci, demandé une confusion de peine à laquelle le tribunal n’a pas accédé.

Alors Sami, Donard et leur fidèle chauffeur quittent leur QG au Verbeau pour regagner Schmit. Donard se met en quête « d’un bout de shit ». « Il n’est pas acquis qu’il y soit allé pour en découdre », soutient Me Brazy pour sa défense.

Un match retour 40 minutes plus tard

Ceux qui ont assisté à la scène quelques minutes plus tard sont plus catégoriques : « Il voulait Béné », affirme un témoin. En tout cas, la bande de trois hommes débarque à Schmit et tombe face au clan de la victime. Alors pour effaroucher le groupe selon lui, ou pour venger Sami de son altercation quelque 40 minutes plus tôt avec « Béné », Donard dégaine un 7,65mm et dégoupille à quatre reprises.

ARTHUR DE LA ROCHE / Avocat : EN SAVOIR +